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Interview de Valérie

52 ans

Parlez-moi de vous?

Je m’appelle Valérie, je suis âgée de 53 ans au mois de juin. Je suis divorcée et en couple depuis quelques mois. J’ai une enfant de 30 ans. je suis salariée (Responsable de projet en relation client) avec projet d’ouvrir mon entreprise à Nantes, je vis à Marseille mais je vais déménager à Nantes.

Quelle est la femme que vous trouvez la plus belle ou que vous admirez le plus au monde ? À quel âge ?

Meryl Streep, pour ce qu’elle dégage et aussi Jessica Chastain qui a du peps. Pour moi, la beauté est subjective, en accord avec son être intérieur et ce que l’on parait => congruence des aspects physiques et de son âme.

Vous sentez-vous en accord physiquement et mentalement avec votre âge ?

Je me sens en accord avec moi-même mais j’ai l’impression d’être plus jeune dans ma tête que mon âge, surtout quand je me compare avec d’autres femmes. Je me sens plus jeune aussi dans mon corps. J’ai repris ma masse musculaire récemment après l’arrêt du sport suite à un cancer. Je nage depuis que je suis petite, je nage quatre kilomètres par semaine. Je travaille avec beaucoup de jeunes et j’ai l’impression d’être plus jeune, c’est une dynamique.

Quel challenge avez-vous ressenti à l’approche de vos 50 ans ?

Aucun, car pour moi avoir cinquante ans ne veut rien dire. Entre quarante et quarante-cinq ans, j’ai eu une prise de conscience (la crise du milieu de vie) de plusieurs choses : bilan de ma vie, challenge pro déjà avancé. Je me suis également employée à voyager et à prendre du temps pour moi.

Votre vision de la beauté change-t-elle au fil des années ? 

Oui, elle change. La vision de la beauté évolue en fonction de tous les médias et des messages comme : « c’est quoi la beauté ? ». Dans les magazines, j’ai autant de plaisir à regarder des personnes jeunes ou âgées, mais on prend conscience qu’on ne voit que des jeunes. Du coup, on a plus de mal à s’identifier, même si, maintenant, on s’attache plus à l’image vraie du corps et du visage, avec moins de retouches qu’avant. Aujourd’hui, on veut le vrai et pas forcément le sublime de l’esthétique. Exemple, dans la publicité Lancôme avec Isabella Rossellini, on la voit avec ses rides et là je me dis « bravo ! ».  Par conséquent, je constate une évolution depuis que je suis jeune et j’y fais plus attention maintenant par rapport à l’âge que j’ai. DOVE était la première et les marques ont suivi. Les magazines doivent indiquer maintenant quand les photos sont retouchées. Actuellement, on va dans le bon sens mais il est vrai que l’image est faite pour faire rêver.

Avez-vous l’impression de vous améliorer en vieillissant / d’être plus en connexion avec vous-même ?

Oui, totalement, la maturité apporte de l’apaisement. Je suis beaucoup plus sereine avec du recul. J’ai eu la chance de me réaliser grâce à mon travail et, aujourd’hui, je suis à l’aise dans ma tête et dans mes baskets. Auparavant, j’ai été mariée, j’ai été maman jeune, etc… et la vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille… mon mari ne bossait jamais par exemple. Je suis fière de mon évolution et ma fille est mon plus beau cadeau. J’ai eu ma fille à 22 ans, donc maintenant je vis vraiment ma vie et je n’ai aucun regret. Je n’ai pas du tout été frustrée de ne pas profiter de ma jeunesse par rapport à ma
fille. Du coup, je me rattrape maintenant.

Que pensez-vous que les gens ou la société attendent de votre âge et de votre genre ?

Ce que je lis et ce que je vois, c’est que les 50/70 ans sont de plus en plus jeunes et très actifs (voyages, sorties, etc…). Ce n’est pas du tout la même génération que mes parents. Ils ont rajeuni dans le sens où ils s’occupent beaucoup plus d’eux. Ils s’affichent beaucoup plus. C’est transgénérationnel.
Dans le monde du travail, on est dans une culture qui rejette les gens de plus cinquante ans car cela coûte trop cher. On a ce tabou en France. On ne fait pas du transgénérationnel comme les Anglo-Saxons.

Avez-vous des remords par rapport à votre jeunesse ?

Aucun, car je n’ai pas de schéma établi dans ma tête. Ma fille me disait que j’ai tout fait à l’envers. Je me suis mariée jeune, donc on n’avait pas l’assise financière mais cela nous a fait voir la vie autrement.

La ménopause comment l’avez-vous vécue ? Est-elle une sorte de libération ?

Pour le moment, je le vis très bien. J’ai eu des désagréments avant mon cancer qui m’ont beaucoup éprouvée. Après, je fais du sport et je mange équilibré. J’espère que cela va continuer. Mon cancer était hormonal dépendant et j’ai dû arrêter la pilule. J’ai pris la pilule toute ma vie et j’avais des règles douloureuses.  En fait, ce n’est pas du tout symbolique pour moi, je n’y attache pas d’importance.

Remarquez-vous un changement sur votre désirabilité ?

Pas du tout. Pendant trois ans après mon divorce, je voulais vivre pour moi et être tranquille. Maintenant, je viens de rencontrer quelqu’un depuis 6/7 mois, cela m’est tombé dessus sans prévenir, donc j’en profite. Le couple, c’est compliqué, on s’est séparé après 28 ans de vie commune et j’avais l’impression de ne plus être moi. C’était le train-train permanent et il n’y avait plus rien. Quand tu es en couple depuis très longtemps, le désir évolue vers de la tendresse ou vers d’autres formes de sexualité en vieillissant. Se retrouver avec soi-même après une phase de couple longue, c’est normal. Avec le temps, on n’a pas du tout les mêmes critères car on n’a pas les mêmes enjeux. Maintenant, les femmes veulent vivre pour elles-mêmes car elles ont beaucoup vécu à travers le foyer. L’homme est quand même un être égoïste (courses, enfant, foyer etc…), la femme se retrouve à tout faire. L’image de l’homme évolue maintenant avec le droit au congé parental, etc… Comme les femmes travaillent de plus en plus et font des métiers d’homme, cela fait bouger les mentalités.

Vous maquillez-vous de la même manière que quand vous aviez trente ans?

Je me suis toujours maquillée léger et je me maquille moins en vieillissant. Je travaillais dans le tourisme donc il fallait être tiré à quatre épingles pour représenter l’entreprise. Maintenant, je suis plus décontractée car le but c’est d’être bien dans ses vêtements.  Aujourd’hui, c’est accepté d’avoir un beau tailleur et de mettre des baskets. Le prêt à porter est beaucoup plus adapté à une société qui bouge en étant plus confortable. Après, j’ai toujours fait attention à moi car je suis coquette et j’aime bien être féminine. Quand je me prépare, je mets du mascara, un trait de crayon sur les yeux, un coup de rouge à lèvres. Quand on a des enfants, on doit être bien en un rien de temps.

Est-ce que vous avez des problèmes de beauté particuliers avec le temps ?

Mes problèmes s’arrangent avec le temps, ma peau est moins grasse mais elle est moins souple et elle se relâche. Pour avoir la peau plus ferme, je mets du lait ou des gels à base de silicium. J’utilise aussi des huiles essentielles (fermeté, cellulite, circulation etc…).

Est-ce que vous avez des problèmes de beauté particuliers avec le temps ?

Oui j’adore !!! Je ne suis pas du tout des bloggeuses mais je lis des blogs parfois. J’aime bien être au courant des nouveautés, sérums, etc… Avant, j’adorais « beauté magazine », maintenant je prends plutôt Marie Claire, Marie France, Avantages. Je ne suis pas fidèle au blog mais je recherche et je regarde les recommandations. Aujourd’hui, les grandes marques de luxe se sont mises à la portée d’une génération qui n’a pas peur de pousser la porte en jean et baskets. Le luxe, aujourd’hui, n’est plus réservé qu’à une catégorie sociale alors que pour notre génération ce n’était pas le cas. Maintenant, les marques de luxe ne sont plus dans une culture rigide.

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